En avril dernier, Taylor Nowlin a signé un remarquable retour à la compétition en décrochant la 2e place du Canyons 25K by UTMB. Coureuse de trail de haut niveau avec plusieurs années d’expérience sur le circuit américain, Taylor s’est forgée une solide réputation grâce à sa régularité et sa détermination. Cette année, elle a ajouté un nouveau rôle à sa vie : celui de maman.

Loin de freiner sa progression, cette nouvelle étape a transformé son rapport à l’entraînement, à la récupération et à la performance. Aujourd’hui, Taylor jongle entre les exigences du haut niveau et la maternité,  prouvant que les deux peuvent coexister et même se renforcer.

Dans ce deuxième épisode de Behind the Fuel, elle revient sur son parcours de reprise, les défis de la récupération post partum, et comment Näak l’a accompagnée pour se sentir prête, sur les sentiers comme dans la vie quotidienne. Son témoignage offre une perspective sincère et inspirante à toutes celles et ceux qui cherchent à redéfinir l’équilibre entre résilience, performance et transformation personnelle.

De coureuse à maman : un nouveau chapitre

1. Peux-tu nous raconter ton parcours en trail, de la compétition de haut niveau à la maternité, puis ton retour postpartum ?

J’ai couru au niveau élite en trail pendant environ cinq ans avant que mon mari et moi décidions de fonder une famille. Je dis toujours que découvrir qu’on attendait des jumelles a été le plus grand choc de ma vie ! Aujourd’hui, nos filles ont neuf mois. Heureusement, elles semblent aimer la trotteuse, tant qu’il y a assez de snacks dedans. Et on en est enfin à un moment où on peut commencer à les emmener sur les courses !

2. Qu’est-ce qui t’a le plus surprise dans la façon dont ton corps a réagi à la grossesse (et au post partum) en tant qu’athlète ?

La grossesse et le postpartum ont été bien plus durs que je ne l’imaginais. Honnêtement, je pensais qu’en étant athlète, ce serait facile d’être enceinte et que retrouver la forme après l'accouchement ne serait pas si compliqué. La réalité m’a vite remise à ma place. J’ai eu pas mal de complications médicales – sans entrer dans les détails – j’ai fini alitée, mes filles sont nées prématurément, et j’ai eu une césarienne non prévue. C’était tout l’inverse de ce que j’aurais voulu, et j’ai dû m’appuyer énormément sur ma famille et mes amis. Cela dit, on a aujourd’hui deux petites filles en bonne santé, et c’est tout ce qui compte pour moi.

3. Est-ce que devenir maman a changé ta motivation ou ta façon de voir l’entraînement et la compétition ? 

Aller courir, c’est souvent le seul moment de la journée où je suis seule. Ça m’aide à me recentrer, à recharger les batteries et à revenir à la maison en étant la meilleure version de moi-même.

Retour à l’entraînement et à la compétition

4. Quels ont été les plus grands défis pour reprendre l’entraînement et la compétition après l’accouchement ? 

De loin, les deux choses les plus difficiles ont été le manque de temps et la privation de sommeil. Je pense aussi souvent au fait que pour être compétitive, je ne dois pas seulement revenir au niveau que j’avais avant la grossesse… je dois être encore plus rapide. Le niveau chez les femmes en trail est incroyable en ce moment. Avec l’arrivée de nouvelles athlètes et une professionnalisation croissante, il faut vraiment tout prendre au sérieux pour rester dans le haut du classement.

5.Qu’aimerais-tu que les gens comprennent mieux à propos de la récupération post partum chez les athlètes ?

J’aimerais que la société arrête de mettre autant de pression sur les jeunes mamans avec des délais de récupération et des attentes irréalistes. Pour moi, ça n’a été d’aucune aide. Ce qui m’a vraiment permis d’avancer, c’est de m’accorder le droit de récupérer à mon propre rythme.

6.Quel conseil donnerais-tu à celles et ceux qui accompagnent une jeune maman ou une athlète dans cette transition ?

Les nouvelles mamans sont ÉPUISÉES, et en plus, elles sont submergées par toutes les décisions à prendre. Donc le meilleur conseil que je peux donner à quelqu’un qui veut les aider (que ce soit une athlète ou non), c’est de prendre les devants quand tu vois qu’un truc a besoin d’être fait. Apportez-leur un dîner, videz le lave-vaisselle, pliez le linge si vous voulez… mais par pitié, ne leur pose pas encore une question de plus.

Évolution de la nutrition : soutenir le corps et la performance postpartum

7. Comment ton approche de la nutrition a-t-elle évolué pendant la grossesse et après ?

Quand j’étais enceinte des jumelles, ma gynéco m’a dit que je devais consommer 175 g de protéines par jour ! Si tu as déjà essayé de compter les macros, tu sais que ça fait vraiment BEAUCOUP de blancs de poulet… De ce fait, j’ai préféré me faire des shakes de mélange complet Recovery™ Näak, c’était bien plus agréable. Après l’accouchement, j’allaitais et je tirais mon lait tout en reprenant progressivement l’entraînement. Pour maintenir ma production, il a vraiment fallu que je donne la priorité à la nutrition. Bon, “donner la priorité à la nutrition” quand tu dors 3-4 heures par nuit, c’est pas toujours possible… mais avoir toujours des barres Ultra Energy™ dans le sac à langer, ça m’a bien aidée.

8. Maintenant que tu es de retour en compétition, comment as-tu adapté ta stratégie nutritionnelle à ce nouveau rythme de vie ?

En tant que parent actif, mon approche de la nutrition – comme tout le reste dans ma vie – est beaucoup plus efficace qu’avant. On ne peut plus se permettre d’être inefficaces. À la maison, tout tourne autour du calendrier partagé, des repas préparés à l’avance et des virées au supermarché.

9. Si tu devais partager une seule chose à retenir sur la nutrition et la performance postpartum, ce serait quoi ?

Un conseil essentiel : suralimente-toi. La vie demande beaucoup plus d’énergie maintenant. Et tu ne peux pas te permettre un coup de mou au milieu d’une journée de parentalité !